Un pas, des pas ?
Flammarion :
Pas : Mouvement de l’homme ou de l’animal qui se déplace en mettant un pied devant l’autre ?
Patte(s) : Membre ou appendice (pied et jambe en nombre) pairs des animaux et assurant généralement la fonction de locomotion.
Sustentation – Action de (se) soutenir
Polygone de Sustentation (Flammarion) : Polygone obtenu en joignant les différents points d’appui d’un corps posé sur un autre.
Polygone de Sustentation (Larousse) : Courbe fermée, convexe, contenant tous les points par lesquels un corps solide repose sur un plan horizontal.
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Un dictionnaire ne donne pas une vérité mais simplement l’utilisation dans
le langage courant d’un mot définissant une chose, ou une action, ou une
métaphore. Dans la danse le mot « pas » est utilisé pour définir un
déplacement. Quel déplacement ?
Danseur, professeur de danses certifié en danses sportives (danses en
couple), créateur d’une pédagogie alternative « LEGOFFJOHAN » pour
l’enseignement de la danse en couple et, par analogie, toutes les danses
populaires, voici mon point de vue sur la définition du mot « pas ».
Peut-être que ce mot, dans des temps anciens et avant la création du
système métrique, était utilisé comme unité de mesure. Mais aussi parfois au
XIXème siècle par les » joueurs de boule » (trois pas et deux doigts).
Pour cette unité de mesure, le « métreur » va déplacer sa jambe libre (et
son pied associé) pour placer le talon à l’extrémité de la pointe du pied de sa
jambe d’appui (pose, sans espace, « un pied devant l’autre »). Par
une « oscillation frontal », il transfert son centre de gravité et peut ainsi
renouveler son déplacement.
Le mot « pas » est donc associé au mot
pied. Mais comment déplacer le pied sans mettre en mouvement la jambe ? (Voir annexe « La JAMBE
»). Logiquement la grandeur du « pas » est défini par la longueur (cm) du
pied. Si la « valeur/grandeur » du déplacement de la jambe
(marche biomécanique) est plus conséquente que pour le déplacement du « pas »,
ce déplacement pourrait être dénommé « enjambée » !
Dans mon domaine « danses en couple / tango argentin », mon travail entre 1990 et 2002 a été d’enseigner des « pas
de base », puis des « chorégraphies de danses », en ne parlant que du
positionnement des pieds (droit ou gauche) dans les différentes directions
possibles avec pour référence initiale « la Ligne de Danse ».
Les bras sont utilisés en traction ou pousser pour aider au placement de la
Femme. Le buste ? bof, il suit ! Au plus, il se trouve par obligation placé au
milieu de la surface de sustentation délimitée par la surface des pieds et
l’espace les reliant.
Explication, si on est sur l’appui droit, le cerveau commande de lever la
cuisse gauche, puis la jambe pour que le pied gauche soit à un endroit, choisit
ou non, et aussi être en équilibre. Ensuite, réalisation d’une traction avec ce
pied gauche pour tirer le corps, et au moment du passage en équilibre
(verticalité) sur le seul pied gauche, créer une oscillation, et ainsi avoir la
possibilité de recommencer la procédure pour placer le pied droit à un autre
endroit … mise en mémoire difficile, déséquilibre, évolution hard … !!!
Je considère cet enseignement comme contraire à la logique de
fonctionnement du corps initié
par la nature lors des deux premières années de la vie : la logique
hiérarchique et la marche par déséquilibre sécurisé.
Nos membres inférieurs ont pour charge principale la réception des
déséquilibres. Il est généralement reconnu, que la marche qui sécurise et
protège notre corps est la marche par déséquilibre, définie ou précisée par
Monsieur J.A. Lachant comme « marche portante »
C’est ma proposition dans la pédagogie que je finalise à partir de 2002.
Je parle de « déplacement » du corps d’un
endroit à un autre. Le buste suit et, la jambe libre gère, à son tour, la
réception du déséquilibre et la projection du nouveau positionnement du centre
de gravité. A la fin de ce déplacement, notre équilibre (et notre
verticalité/masse) est centré au milieu de la nouvelle surface de sustentation
définit par le périmètre du pied, le « pas » est réalisé. C’est simple
et beau, avec la possibilité immédiate de réaliser un autre déplacement (ou
jouer avec notre jambe libre en tango argentin).
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